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Fiche métier
Après le tournage, le chef monteur donne du sens et une esthétique à un projet audiovisuel en choisissant et assemblant les plans, et en calant le son. Il exerce son art dans l'ombre du réalisateur, avec un sens de l'écoute non dénué d'esprit critique.
C'est le chef monteur qui donne vie à un film. Principal collaborateur du réalisateur après le tournage, il participe à la deuxième écriture d'une production audiovisuelle (film, publicité, documentaire, etc.). Ensemble, ils font des choix et opèrent des rapprochements de plans pour donner à une oeuvre sa cohérence et son rythme. Un métier créatif, plus encore en documentaire qu'en fiction.
Le chef monteur (ou l'assistant, s'il dispose d'une équipe) commence par mettre les rushes (scènes coupées) dans l'ordre chronologique, puis sélectionne les meilleures prises. Ensuite, il cherche sur quelle image faire débuter et arrêter un plan, fixe la durée des séquences, en change l'ordre, crée le bon raccord... Tout cela en respectant le scénario, bien entendu.
Enfin, le chef monteur cale les sons et les dialogues (enregistrés lors du tournage) sur les images, en réglant leur niveau selon la scène. Il peut aussi, lorsqu'il assure lui-même le montage son, ajouter des ambiances sonores. Garant de la fidélité au projet initial, il doit garder un oeil sur le mixage et les trucages.
Le chef monteur est un professionnel de l'ombre qui doit accompagner, sans la trahir, l'oeuvre d'un réalisateur. C'est un travail technique, mais qui requiert un bon sens artistique. En tant que proche collaborateur du réalisateur, le chef monteur doit aussi développer son sens de l'écoute et de la diplomatie. Sa critique doit toujours être constructive car il doit faire du mieux possible avec ce qu'il a.
Le chef monteur doit faire preuve de minutie, d'une grande capacité de concentration et d'une bonne mémoire visuelle. Sans oublier les compétences techniques, indispensables pour maîtriser les possibilités offertes par les logiciels. Mais ce sont surtout les qualités artistiques qui permettent à ce professionnel de donner sa cohérence et son rythme à une oeuvre.
Le montage est le résultat d'un dialogue, d'une confrontation entre deux personnes autour d'un film à faire. Le chef monteur doit pouvoir argumenter pour faire valoir son point de vue. Mais il doit aussi avoir un sens aigu des relations humaines pour ne froisser personne, s'il veut retravailler avec les mêmes personnes. Tout un art...
La pellicule a cédé la place aux images stockées sur le disque dur d'un ordinateur, et le travail du chef monteur a gagné en rapidité. Assis face à son écran, grâce à des logiciels de montage numérique, le chef monteur assemble et coupe les plans, sur le même principe que le traitement de texte.
Le chef monteur passe des journées entières dans des salles confinées, face à plusieurs écrans d'ordinateur, quelquefois jusque tard dans la nuit. Sous pression, il doit souvent tenir des délais très courts (surtout pour la télévision) et naviguer entre les contraintes budgétaires et celles imposées par la production. Il travaille aux côtés du réalisateur, seul, ou avec un assistant ou des stagiaires.
Le chef monteur est souvent un intermittent du spectacle, engagé pour un contrat dont la durée correspond à celle du montage. C'est souvent le réalisateur qui l'appelle pour lui proposer le travail. Il alterne donc périodes d'emploi et d'inactivité et, pour bénéficier des allocations chômage, il doit engranger un certain nombre d'heures de travail chaque année.
Au cinéma, le salaire du chef monteur est réglementé par un barème syndical de 1650 euros brut par semaine (base de 39 heures hebdo). Dans les faits, le salaire des monteurs est inférieur.
Si les petites sociétés de production sont légion, elle se concentrent essentiellement en région parisienne. Si le cinéma fait rêver, c'est la télévision, la publicité ou les films d'entreprises qui fournissent le plus d'opportunités. Les relations sont très importantes dans ce secteur, notamment celles avec les réalisateurs. Les professionnels confirmés appartiennent à un réseau et ont une activité régulière. D'autres ont plus de mal à percer et doivent multiplier les stages.
C'est la télévision qui offre le plus d'opportunités aux débutants. Elle emploie environ 40 % des chefs monteurs. Les films d'entreprise constituent également un bon créneau. Des sociétés prestataires de services s'adressent alors aux chefs monteurs avec des temps de montage très serrés, et ils sont amenés à assurer eux-mêmes le montage son.
L'activité de chef monteur au cinéma est très réglementée : il faut posséder la carte professionnelle du Centre national du cinéma (CNC), accordée aux professionnels qui ont effectué un stage de 3mois dans un laboratoire cinématographique ainsi que 3 stages de montage dans 3 longs-métrages français (2 pour les diplômés de la Femis et de Louis Lumière). Seuls 17 % des chefs monteurs travaillent dans le cinéma.
Les écoles privées ouvertes aux bacheliers sont très nombreuses, mais toutes ne se valent pas. Quant aux grandes écoles de cinéma, elles sont accessibles après un bac + 3 et sont très sélectives.
Le montage allie maîtrise de la technique et sens du langage cinématographique. Des qualités qui se développent dans des formations alliant travaux pratiques et culture de l'image.
Niveau bac + 3
http://www.videadoc.com Centre de documentation sur la création audiovisuelle et multimédia
http://www.cnc.fr Centre national de la cinématographie
http://www.monteursassocies.com Les Monteurs associés
http://www.sntpct.fr Site du Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de la télévision (SNTPCT)